L’association

CE QUE NOUS PROPOSONS

« Donner une idée de la capoeira à quelqu’un qui n’en aurait jamais entendu parler serait un vrai défi. On m’avait dit, avant que je n’assiste pour la première fois à une  « ronde »:
« La capoeira? C’est simple, c’est à la fois un art martial et une danse. »

Les mots sont simples; mais si la capoeira combine ces deux notions, l’art martial et la danse, c’est pour en faire quelque chose d’entièrement original, qui ne ressemble vraiment à rien d’autre. Alors si l’on me demandait aujourd’hui de décrire la capoeira, j’emploierais sûrement les mêmes termes, mais j’inviterais surtout mon interlocuteur à venir découvrir de ses propres yeux l’art envoûtant des « capoeiristes »… avant, pourquoi pas, d’entrer à son tour dans la ronde. »

Venez essayer avec nous !!!

L’ASA (Association loi 1901 « Aide et Solidarité pour l’Afrique ») propose depuis septembre 2010 des cours d’initiation à la capoeira, des démonstrations et des stages aux métropolitains.

Art martial afro-brésilien, la capoeira est une discipline complète alliant le chant, la pratique musicale, l’approche culturelle et les mouvements de combat. Pour la « petite histoire », cet art martial a été inventé, développé et pratiqué en secret par les hommes africains (notamment originaire de l’Ancien Royaume du Kongo) envoyés au Brésil à partir du 15ème siècle comme esclaves pour les préparer à la fuite vers la liberté. On en trouve des formes approchantes dans d’autres terres d’esclavage (Réunion, Guyane, Surinam etc.). Inventé au Brésil (durant l’ère coloniale) par des esclaves d’origine africaine (notamment originaire de l’Ancien Royaume du Kongo), la capoeira constitue un trait d’union culturel intéressant entre le Congo, où se déroule les activités de l’association, le Brésil, où les populations congolaises furent envoyées lors de la traite et les lommois, soutien fidèles de ses activités de l’association. Comme une pratique permettant de s’intéresser à l’autre et aux liens historiques parfois ignorés.

La capoeira est un jeu durant lequel on essaie de « toucher » son adversaire, principalement avec ses pieds (bien que d’autres parties du corps puissent être mises à contribution telles que les mains, la tête, les genoux ou les coudes) pour montrer sa dextérité. Contrairement à d’autres arts martiaux, l’objectif n’est pas d’abattre son adversaire. On prend plaisir dans l’échange, dans le décompte des points, dans le déploiement d’une stratégie. Il s’agit d’une conversation au cours de laquelle chacun exprime sa personnalité. Différentes formes de jeux, rapide ou lent, acrobatique ou près du sol, se jouent selon les rythmes indiqués par les instruments, les chants et les frappements de mains. La ronde est primordiale puisque par ses chants, elle encourage, stimule les « adversaires » par l’énergie projetée.

La capoeira exprimant une forme de rébellion contre la société esclavagiste, les premiers capoeiristes s’entrainaient à lutter secrètement en camouflant leur art martial sous la forme d’une pantomime théâtralisée ; ainsi quand les maîtres approchaient, le caractère martial était caché par la musique et les chants, le combat se transformant promptement en un échange ludique et acrobatique, une « danse de nègres » qui trompait leur méfiance et les empêchaient de percevoir le caractère belliqueux de la pratique. La pratique clandestine rapproche également les autochtones (les amérindiens qui seraient à l’origine de l’appellation capoeira, du tupi guarini « Caa-Apuera », signifiant, île à herbes rasées et qui désigneraient les endroits discrets aménagés pour l’entraînement des premiers pratiquants) des esclaves africains.

On toléra cette « brincadeira » d’esclave (jeu ou divertissement en portugais) jusqu’à ce que les capoeiragem (comme on les appelés alors) démontrent l’efficacité de leurs savoirs dans les rues de Recife, Sao Salvador et Rio do Janeiro, lors de leurs fuites, ou même pendant la guerre entre le Brésil et le Paraguay (1865 – 1870) où ils furent envoyés en masse. La capoeira fut interdite en 1887, un peu avant l’abolition de l’esclavage (loi « Aurea » du 1 mai 1888 promulguée par la Princesse Isabella) et la Proclamation de la République qui coupe le lien avec le Royaume du Portugal en 1890. Il fallait éviter que les hommes de mains qui avaient servi aux partisans de la rupture avec le Portugal ne constitue une force politique autonome. Il fallait aussi effacer les traces du passé colonial, de l’esclavage et de l’héritage de la culture africaine dans un Brésil qui se voulait résolument moderne. Traquée avec énergie par le Maréchal Deodoro Da Fonseca, elle a survécu dans la clandestinité en se parant des atours du folklore.

Cette impératif de travestissement, de tromperie de la société coloniale aurait façonné la capoeira pour lui donner une coloration profondément ambivalente que l’on retrouve toujours aujourd’hui, faisant de la capoeira à la fois une manifestation culturelle (de par ses chants, sa musicalité et ses codes), une lutte originale en constante évolution (ayants ses coups, ses prises, ses écoles) et un jeu d’apparence enfantin (mouvements acrobatique, comédie).

Ce faisant, la capoeira promeut toujours la maîtrise de ses émotions, l’affirmation de soi et le contingentement de la violence puisque le jeu impose une pratique non violente et le respect de l’autre.

« La capoeira, c’est un sport de combat, mais surtout une activité physique complète et ouverte à tous, mêlant renforcement musculaire, assouplissement, travail de l’équilibre et du rythme grâce aux enchaînements d’attaques et d’esquives et affirmation de soi. Chaque cours est conclu par un temps consacré à la musique et au chant. Les entrainements sont mixtes, sans catégories de poids ni limite d’âge. Parce que l’adversaire, c’est d’abord soit même (sa peur, sa raideur) alors que l’autre, c’est l’ami qui nous aide à progresser et que je respecte dans son intégrité physique et morale. Dans la capoeira que l’on m’a enseigné, tout pratiquant à la même valeur et est capable de jouer, car il s’agit d’un jeu de stratégie, avec l’autre quel que soit son niveau ».

La pratique s’adresse à tous les publics, les plus jeunes pour leur apprendre le respect de soi et des autres, les plus âgées pour garder la forme et entretenir son moral sans distinction de sexe. La capoeira est une activité complète qui permet à ses pratiquants d’oublier les contraintes quotidiennes er de s’épanouir en s’ouvrant à un monde nouveau.

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